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Comme une marelle de mon enfance

Bruneau Joussellin (à Christian R., mon ami, mon frère)

Octobre 2019, journée ensoleillée, déambulation dans les rues d’Aix-en-Provence. Après l’église réformée, parcours dans la vieille ville. La cathédrale, un peu plus loin l’église Saint-Jean-de-Malte. Porte franchie, lumière adoucie par les couleurs de la pierre, les hautes vitres, l’enduit et les vitraux du chœur. Il y fait bon. S’asseoir, un peu, le temps de la respiration et plus.

Sur la gauche, un tableau, ou plutôt un ensemble de huit longues toiles accrochées. Trente-deux cases… trente-deux échelons : « La sainte échelle » de l’artiste Monique ARIELLO LAUGIER. Illustration contemporaine de l’œuvre éponyme sans âge de saint Jean-Climaque, moine syrien du monastère Sainte-Catherine au Sinaï. Arrêt du regard, de la marche. Début de la vision, de la démarche. De la terre au ciel, comme une marelle de mon enfance. Départ, en bas à gauche. Le renoncement, le détachement, l’exil.

Arrivée, en haut à droite. Une ascension et un étonnement. La prière, la maîtrise et la charité. L’atteinte de la paix avec le psaume 124 (125) : « Ceux qui ont confiance dans le Seigneur, sont comme la montagne de Sion qui sera toujours là, inébranlable ».

Au sortir, la ville, toujours-là, même, le monde aussi. Et pourtant, et pourtant…

Peut-être que d’avoir regardé l’échelle, c’est déjà l’avoir parcourue.

Peut-être que d’avoir entrevu le ciel, c’est l’avoir touché.

Peut-être que…

« Le ciel regarde vers la terre.

Écrire serait laisser les mots se déverser

pour irriguer le sol.

Toute phrase est de pluie

et de lumière. »

(Edmond Jabès)

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