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  • eglisedumusee

Délestage

Updated: Apr 30, 2020

Laurence Flachon



Maintenant.

Vivre maintenant comme un temps offert.

Oui, même et surtout en période de confinement qui dure.

Penser à "l'après", bien sûr.

Mais pas comme "la vie qui reprendrait enfin", différente ... ou pas.

Pas au prix d'une respiration retenue aiguillonnant la frustration,

l'oeil rivé sur ce moment où l'hybris serait à nouveau possible, voire "légitime".

La vie c'est maintenant.

Une seule.

Sans retour en arrière,

Sans fuite en avant.

L'espérance d'un "après" doit donner une qualité au "maintenant", déjà.

Elle ne justifie ni passivité, ni résignation.

Elle invite à l'éveil, au réveil, à la vie.

La spiritualité venue de Pâques nous enseigne cela.

Tout comme elle nous enseigne à nous "délester", à mettre à jours nos priorités.

Maintenant, faire le deuil d'une société qui exploite et méprise.

Faire le deuil de notre refus de voir les choses en face,

de notre entêtement, de nos petits marchandages.

Et pouvoir alors nous mettre en route vers un avenir ouvert,

« délestés » de ce qui nous retenait en arrière,

prêts à voir les choses autrement et vivre des relations transformées.

« C’est seulement en nous séparant des poids que nous traînons avec nous que nous pouvons monter et atteindre des courants qui nous porteront et nous emmèneront plus loin. » écrit l'éthicien Otto Schaefer qui voit dans le "Solar Impulse" de Bertrand Picard l'exemple d'une "spiritualité du délestage" appliquée au domaine de l'énergie.

Cette spiritualité libératrice s’enracine au coeur de la Croix et de la Résurrection.


Le « noli me tangere », « ne me touche pas » adressé par Jésus à Marie-Madeleine, en est une illustration.

Car Marie-Madeleine n’a pas encore fait le deuil de sa relation avec le Jésus terrestre, elle s’accroche à celui qu’elle a aimé et qu’elle veut retrouver tel qu’il était, avant.

Or cela n’est pas possible et c’est ce que le Ressuscité essaie de lui faire comprendre : désormais lui doit monter vers le Père et elle doit informer les disciples.

Mais pour cela il faut qu’elle se défasse de son obsession du vol du corps d’abord, puis de sa volonté de le retenir, de figer la relation dans ce qu’elle connaît et lui est confortable mais est déjà dépassé.

Un chemin pour vivre plus simplement, vivre en nous "délestant"?

Écoutons Soeur Myriam, ancienne prieure de la communauté des diaconesses de Reuilly :

Ordonne ta vie à la paix qui ne retient pas les torts

et continue d’aimer quand l’amour est assombri.

Ordonne ta vie à la rencontre de Dieu

qui t’attend au cœur des évènements afin que tu ne restes pas seul.

Ordonne ta vie au sérieux et à l’honneur de vivre.

Ordonne - la aussi à la gratuité des heures,

aux bonheurs que l’on reçoit et que l’on offre.

Ordonne ta vie, donne-lui un rythme, l’alternance des jours

et des nuits, des repos et des peines.

Ordonne ta vie à l’émerveillement. Tu as toute la terre,

tout le ciel, tout l’univers pour exercer tes pas,

pour ouvrir tes yeux et célébrer ta louange.

Apprends à travailler dans le calme et la paix

–autant que le permettent les situations.

Ordonne ta vie et donne-lui les vraies priorités.

Discerne-les dans le silence et la prière.

Que la bienveillance et l’espérance t’accompagnent !

Alors un chant de paix montera de toi, envahira les lieux

où tu demeures et ouvrira des visages à l’espérance pour demain.

Prenez la paix, un chemin de prière

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