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En route !

Laurence Flachon

Mais pourquoi donc, "en route" ? Parce qu'après deux mois et demi de confinement nous sommes tout à la joie de pouvoir nous déployer, après chaque Conseil National de Sécurité, un peu plus?

Oui, bien sûr. Mais c'est à l'heure du redémarrage que l'élan et l'incertitude nous habitent.

Changeront, ne changeront pas...

Nos manières de consommer, de nous déplacer, d'habiter : entre prédation et résilience.

La manière dont nous arbitrons entre liberté et sécurité : entre responsabilité personnelle et traçage numérique.

Notre capacité à revisiter non seulement notre rapport à la "maison commune" qu'est la terre, mais aussi notre appartenance à une commune humanité : entre empathie solidaire et indifférence haineuse.

Pourrons-nous encore respirer ou resterons-nous prisonniers "de la nuit sans étoile, du racisme et de la guerre"[1]?

Pour la route à venir, que mettre dans nos bagages ?

Une promesse.

Comme un îlot de fiabilité dans un monde d'incertitudes.

Dans l'Écriture, une promesse faite par le Christ ressuscité à la fin de l'évangile de Matthieu (28, 20) : " Quant à moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde".

Etre accompagné, quoi qu'il arrive et sur toutes les routes.

Cette sécurité là propulse en avant. Elle brise les barrières au lieu de les hérisser.

Parce qu’à un moment, tout semblait s’être arrêté.

Jésus mort, les disciples découragés.

Puis il y eut Pâques et cette manière si claire dont l'ange du Seigneur a réorienté le regard : « allez vite dire à ses disciples qu’il s’est réveillé d’entre les morts. Il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez. »

Rien ne semble alors arrêter l’espérance qui s’est remise à circuler.

Les disciples, eux aussi, se remettent en route.

Du tombeau vide à la Galilée où Jésus nous précède, en passant par Jérusalem : voici déjà un beau parcours, un déplacement que nous sommes invités à faire toujours à nouveau.

Comme un cheminement spirituel qui nous parle d’abord de vivre le vide et l’absence, puis d’être capable de nous éloigner du lieu du tombeau, de laisser aller la peine pour retrouver le chemin de la vie.

Jésus a enseigné sur les routes de Galilée : chacune de ses paroles, chacune des ses rencontres est pour nous tous nourriture à méditer, inspiration pour notre vie quotidienne et nos relations avec autrui.

Ce n’est pas hors de notre portée, ce n’est pas réservé à quelques initiés et surtout, alors même que nous essayons de mettre nos pas dans son sillage, Jésus-Christ nous surprend encore une fois en se tenant à nos côtés !

Un petit supplément pour la route dans nos bagages?

Voici donc un encouragement qui nous vient de l’apôtre Paul : « Je vous encourage donc, mes frères, au nom de toute la magnanimité de Dieu ; ne vous modelez pas sur les habitudes de ce monde, mais laissez-vous transformer par le renouvellement de l’intelligence pour que vous discerniez la volonté de Dieu ». (Romains 12, 2)

« Au nom de toute la magnanimité de Dieu », littéralement « au nom des compassions ». A la source de notre liberté il y a l'assurance de l'amour inconditionnel de Dieu pour chacun.e.

Notre liberté ne s'exerce-t-elle pas aussi dans la capacité que nous avons à prendre des risques ?

Risque de nous offrir nous-mêmes avec toutes nos potentialités vivantes au service de Dieu et de l’autre,

Risque du non-conformisme, parce nous choisissons de laisser Dieu œuvrer en nous et renouveler ainsi notre intelligence.

Alors, allons…

Je m’inspire ici de quelques mots d’Isabelle Graesslé :

Allons apprendre, allons enseigner, allons raconter l’épreuve, les guérisons, les paraboles, les pains multipliés…

Allons dire la parole comme don d’un Dieu dont on ne connaît pas le visage. Sauf à se refléter dans le visage de l’humain.

Allons donc nous tous dire l’irreprésentable Éveil pour éveiller à notre tour nos sœurs et nos frères.

[1] M-L King.

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