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"Naissance de la Lumière"

Bruneau Joussellin


En cette période de crise, de confinement, il peut paraître présomptueux d’oser publier une réflexion avec comme thème la « naissance de la lumière ». Et pourtant, à l’origine, la lumière n’a-t-elle pas jailli de la plus obscure obscurité ? Avant le big bang, il n’y avait aucune clarté dans l’univers, puisque l’univers n’était pas, en tous les cas pas sous la forme que nous connaissons. Et puis, il y a eu la crise la plus violente qui soit. Nous en scrutons et en sentons encore les effets plusieurs milliards d’années plus tard. Quelque part, nous sommes nés de cette crise puisque c’est elle qui a permis à la vie de s’établir sur une petite planète perdue dans l’immensité infinie des cieux et des galaxies.

Aujourd’hui, nous sommes plongés malgré nous dans la crise. Il nous faut garder la « distance sociale » nécessaire à la lutte contre le virus. Se tenir éloignés les uns des autres, au moment même où nous avons le plus besoin de solidarité, de soutien, de sentir une main sur une épaule, une épaule contre un cœur. Défi presque insurmontable. Sauf si nous laissons naître de la Lumière par un sourire, un signe, un chant, des applaudissements tous les soirs aux fenêtres. Et si nous cessions de parler de distance sociale, puisqu’il faut au contraire être proches les uns des autres, et parlions plutôt, comme je l’ai entendu, de « distance spatiale ». Il faut de la distance spatiale, pas sociale. Et plus la distance spatiale est grande, plus il faut que la distance sociale soit étrécie.

Dans le vitrail de Bang Hai Ja (2015 — exposé au Musée du Vitrail de Chartres), la lumière surgit du centre de la ténèbre et la repousse aux confins de l’oeuvre. Ce sont de multiples veinules qui irriguent le vitrail et rognent petit à petit sur la noirceur. Ces veinules, ce sont chacun de nos gestes, chacune de nos paroles, de nos prières aussi qui contredisent les réflexes égocentriques et font de la crise une ouverture sur un monde autre.

De Hildegarde de Binguen, extrait de la Symphonie des harmonies célestes, ces quelques vers :

L’amour

abonde en tout,

s’exhaussant de l’abîme

jusqu’au delà des étoiles,

amour d’extrême amour

en tout,

car il a donné

au Roi suprême

un baiser de paix.


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