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Passager du temps

Bruneau Joussellin

En ce temps de confinement, ce qui change le plus c’est pourtant ce qui ne change jamais : le temps.

Avant, nous nous plaignions de ne pas avoir le temps de faire ceci ou cela, de courir après le temps. Maintenant, nous avons trop de temps. Du temps surchargé au temps désœuvré… sans qu’en réalité rien n’ait changé. Le temps est resté lui-même. Les journées ont toujours 24 heures. Elles se succèdent les unes aux autres, sans que le moindre virus ne change quoi que ce soit de ce point de vue.


Il me souvient, étant jeune, de la chapelle des Sœurs diaconesses de Versailles, des offices, des temps de prière. Au-dessus de cette petite chapelle de pierres et de bois, une horloge et son tic-tac invariable qui donnait le rythme au silence. Au dehors, les bruits de la grande ville, les annonces des trains de la gare de Versailles-Chantier, les moteurs des voitures et des camions qui vont qui viennent en désordonnancement… et le tic-tac de l’horloge qui pose le temps comme l’invariant d’un présent qui passe et qui dure.


Depuis ce temps-là, je sais que le temps ne m’appartiendra jamais. Je ne peux pas avoir ou ne pas avoir le temps. Je peux juste savoir le temps qui m’est donné. Je ne suis pas le maître du temps. Je suis le passager du temps.


Il y a un soir, il y a un matin, jour un, jour de l’Un.

Il y a l’alpha, il y a l’oméga que je ne connais pas.

Entre les deux, le temps que je reçois comme une offrande.

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